об учреждении высшей полиции под начальством особого министра и инспектора корпуса жандармов |
СТР. Les événements du 14 Décembre et les horribles trames qui 780 depuis plus de 10 ans ont préparé cette explosion, prouvent assez la nullité de la police de l'Empire, comme aussi, l'indispensable nécessité d'en organiser une, d'après un plan adroitement combiné et activement exécuté. Une contre-police secrète n'est presque pas possible; les honnêtes gens en sont effrayés, les coquins la devinent. La perlustration des correspondances est déjà une contre-police, et la meilleure, par ses moyens constants, qui embrassent toute l'étendue de l'Empire. Il faut pour cela avoir, dans quelques points seulement, des chefs de bureaux de poste d'une probité et d'un zèle éprouvé: comme à Pétersbourg, Moscou, Kiew, Wilna, Riga, Kharkow, Odessa, Kazan et Tobolsk. Il faut que la police pour être bonne et pour couvrir toute l'étendue de l'Empire ait un centre connu, et des ramifications aboutissantes à tous les points; qu'elle soit crainte, et respectée par les qualités morales de celui qui en sera le chef. Il devrait porter le nom de ministre de la police et inspecteur des gens d'armes militaires et des provinces. Ce titre seul lui ouvre les avis de tous les honnêtes gens, qui voudraient prévenir le gouvernement sur quelques trames, ou lui donner des nouvelles intéressantes. Les coquins, les intrigants et les dupes, revenus de leurs erreurs ou cherchant à racheter leurs fautes par les délations, sauront où s'adresser. Ce titre réunirait la coopération de tous les officiers de gens d'armes, dispersés dans toutes les villes de la Russie et dans toutes les divisions de l'armée: donnerait le moyen d'y placer des gens intelligents et d'employer des hommes purs, qui souvent répugnant au rôle d'espions cachés se font un devoir de ce métier, sous l'uniforme, qui les rend coopérateurs du gouvernement. Des grades, des croix, un remercîment, encouragent davantage l'officier, que des sommes d'argent n'encouragent des gens secrètement employés, qui souvent font le double métier d'espionner pour et contre le gouvernement. Le ministre de police devra voyager tous les ans; se trouver de temps en temps aux grandes foires, aux contrats, ou plus aisément il peut former des liaisons utiles et séduire des gens, avides d'argent. Il dépendra de sa perspicacité de ne donner une confiance positive à personne en particulier. Le chef de chancellerie même ne doit pas connaître tous les individus employés ni tous les aboutissants. L'intérêt personnel, la crainte de perdre une place qui doit 781 être très lucrative, répondront de la fidélité de ce chef de chancellerie, pour ce qui indispensablement doit être connu de lui. Les différents ministres civils et militaires les particuliers même trouvront un aide, un appuis dans une police organisée dans ce sens. Cette police devra mettre tous ses soins à acquérir une force morale, qui dans toute opération est la plus sûr garant du succès. Tout homme comme il faut conçoit la nécessité et appelle de ses voeux la vigilence d'une police conservatrice de la tranquillité, dévoilant et prévenant le désordre et les crimes. Mais tout homme craint une police de délation et d'intrigue. La première donne la sécurité aux honnêtes gens, la seconde les effraye et les éloigne du trône. C'est donc du choix de ce ministre, de l'organisation de ce ministère, qui dépendra l'impulsion première et la plus importante de cette police et de l'opinion qu'elle imprimera au public. La chose décidée il faudra combiner un travail, qui trop important pour être précipité, doit être le résultat de mûres réflexions d'essais et de la pratique même1.
1. Записка эта относится к январю 1826 года. 12-го апреля 1826 г. она была по высочайшему повелению препровождена к генерал-адъютанту Дибичу и к графу П.А.Толстому с тем, чтобы по рассмотрении возвратить в собственные его величества руки с «мнением вашим».